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insensible cœur, elle abandonnait sa lecture, on l’invitait à une pieuse conférence, Éléonore se mettait à genoux et pleurait avec les autres à ces conférences, mais tandis que son corps était prosterné devant la divinité, ses larmes coulaient pour une créature qu’elle n’osait nommer. Quand dans l’excès de sa douleur elle courait vers le petit jardin qui entourait la modeste demeure de sa tante, afin d’y épancher ses douleurs dans la solitude, elle y était suivie de cette dame qui, d’un air calme et sans presser sa marche, lui offrait pour la consoler quelque nouvelle production mystique.

Éléonore, beaucoup trop habituée à cette fatale irritation du cœur qui nous