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statue. Elle ressemble à un lis épanoui trop tôt et frappé d’une gelée printanière : c’est Éléonore Mortimer. L’autre marche à côté d’elle d’un pas si roide et si mesuré, qu’elle paraît ne se mouvoir qu’à l’aide d’un mécanisme ingénieux. Ses yeux petits et perçans se dirigent si droit devant elle, qu’elle n’aperçoit ni le ciel, ni la terre, ni les arbres ou les champs qui bordent la route. C’est une tante puritaine d’Éléonore, une sœur de sa mère, chez laquelle elle a fixé sa résidence. Son costume est arrangé avec une telle précision que l’on dirait qu’un mathématicien en a calculé tous les plis ; chaque pointe d’épingle connaît sa place et remplit son devoir. Sa coiffe arrondie ne laisse rien paraître de ses