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teau, et, dès ce moment, son esprit ne cessa de travailler. Elle avait trop connu les privations pour ne pas désirer vivement un changement dans son sort ; et le souvenir qu’elle conservait des distinctions dont elle avait joui dans sa première jeunesse, la portait à tout risquer pour les recouvrer. Elle éprouvait une jalousie féminine, que rien ne pouvait apaiser, du respect qui environnait mademoiselle Anne ainsi que la belle et noble Marguerite. Elle errait autour des murs du château, semblable à une âme malheureuse qui gémit en attendant la sépulture, et qui ne prévoit de repos que quand elle l’aura obtenue.

À ces sentimens se joignait l’ambition d’une mère qui songeait que son