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fils et marcha d’un pas ferme et assuré vers la porte. Quand il l’eut atteinte, il s’arrêta, regarda en arrière avec un inutile effort de mémoire et sortit lentement. Tel fut l’effroi que toute la famille éprouva à ce dernier regard, qui ressemblait à celui d’un cadavre marchant lui-même vers sa tombe, que personne n’essaya d’arrêter ses pas, et plusieurs momens s’écoulèrent avant qu’Everard se recueillît assez pour le poursuivre.

« En attendant, Inès qui avait renvoyé ses enfans s’était assise à côté de son malheureux époux et s’efforçait de le consoler. Sa voix qui avait une douceur remarquable sembla produire un effet physique sur lui. Il tourna d’abord la tête vers elle, puis s’appuyant sur son