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Anne reçut son jeune neveu avec une cordialité grave, et une tendresse mêlée d’orgueil. Marguerite l’accueillit plutôt comme un héros que comme un parent et John après les premières cérémonies se tourna vers Éléonore pour se reposer dans son sourire. Ils étaient entrés comme le chapelain allait lire les prières du soir, usage qui était si strictement observé au château, que même l’arrivée d’un étranger n’y mettait aucun obstacle. Éléonore attendait ce moment avec une inquiétude toute particulière. Elle avait de profonds sentimens de religion, et malgré la sensibilité que le jeune héros avait déployée, elle craignait que la dévotion, compagne d’une vie solitaire et méditative, ne se fût tenue éloignée du cœur