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sur sa bouche, la mirent entièrement à son aise. Elle aurait voulu parler, mais elle gardait le silence pour écouter. Éléonore aspirait du poison par tous ses sens. Son cousin, en parlant s’était permis de lui prendre la main, et elle ne s’en était pas aperçue. Il parlait beaucoup ; mais ses discours ne roulaient pas sur la guerre ou sur les scènes dont il avait été témoin, et auxquelles la moindre allusion de sa part aurait donné de l’intérêt et de la grandeur ; il n’était question que de son retour dans sa famille, de la joie qu’il éprouvait en revoyant sa mère, et de l’espoir qu’il nourrissait de se voir bien accueilli au château. Il demanda, avec une tendre affection, des nouvelles de Marguerite,