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qui régnaient entre ses souvenirs et les discours qu’elle entendait. Les uns lui présentaient son cousin sous la figure d’un enfant charmant et aimable, plein de grâces et de douceur, les autres le lui peignaient comme un guerrier couvert de sang et se plaisant dans toutes les horreurs des combats les plus cruels et les plus acharnés. Jusqu’alors elle avait pris plaisir à songer au temps où elle reverrait l’ami de son enfance, et involontairement elle le revoyait tel qu’il l’avait quittée. Cette illusion était devenue désormais impossible, et la douleur qu’elle en éprouva la rendit rêveuse, mélancolique, et parut même affecter sa raison.

Telle était la situation d’Éléonore,