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suite plus haut, mais pas assez pour être entendu du vieillard, qui dévorait son mince repas. Tout-à-coup les souffrances de ses enfans lui inspirèrent une sorte de sauvage ressentiment, et se levant, il s’écria : Mon fils vend son sang à un chirurgien pour nous sauver la vie[1] ! Ma fille tremble au moment de se livrer à la prostitution pour nous procurer un repas ; et que fais-tu pendant ce temps, toi, inutile vieillard ! Lève-toi, lève-toi, et demande l’aumône pour toi-même, ou il faudra que tu meures de faim. À ces mots, sa colère étant

  1. Historique. Ce fait est arrivé dans une famille française pendant l’émigration
    (Note de l’auteur)
    .