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l’instant même. Éléonore était pâle, contemplative et touchante ; ses cheveux étaient noirs comme du jais ; les milliers de boucles qu’ils formaient, d’après la mode du temps, semblaient toutes avoir été tournées par la main de la nature, et lorsqu’en secouant la tête, elle découvrait ses yeux on eût dit deux étoiles brillant au milieu des ombres de la nuit.

Elle portait de riches vêtemens, car sa tante mademoiselle Anne le voulait ainsi. Jamais rien, même au sein de l’adversité, n’avait pu engager cette illustre et respectable demoiselle à se relâcher de la rigueur de son costume, et elle aurait cru profaner le service de l’Église, si elle y avait assisté autrement qu’en robes de satin ou de velours, qui,