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tre séparés dans une île de la mer des Indes, ils se revoyaient, au bout de trois ans, en Espagne, et ni l’un ni l’autre n’avait songé à s’informer des aventures qui avaient précédé une rencontre si singulière et si inattendue. Il était facile d’expliquer ce défaut de curiosité de la part d’Isidora. Sa première existence avait eu un caractère si fabuleux et si fantastique, que les choses les moins probables lui étaient devenues familières, tandis que les choses les plus simples lui paraissaient seules sans probabilité. Des merveilles formaient son élément naturel, et elle était moins surprise de revoir Melmoth en Espagne, qu’elle ne l’avait été la première fois qu’elle l’avait rencontré dans cette île.