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ferai aussi mon possible de mon côté. L’effort ne me coûtera pas beaucoup… rien que… ma vie ! »

Melmoth contemplait cette belle et innocente créature, jadis si cultivée au sein de la nature, maintenant si naturelle encore au milieu de la civilisation, et conservant toute la douce richesse de sa première nature angélique, dans l’atmosphère artificielle où nul n’appréciait ni son parfum ni son éclat. Melmoth la contemplait, il sentait son prix et se maudissait lui-même. Puis avec cet égoïsme, compagnon d’un malheur sans espoir, il crut que cette malédiction serait affaiblie en se partageant ; et s’approchant de la fenêtre devant laquelle se tenait sa victime pâle et toujours belle,