Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suivre dans des déserts, dans des solitudes qu’aucun pied n’aura foulées que le vôtre, et où le mien, toujours fidèle, suivra la trace de vos pas. Je suis née dans la solitude, et je saurai, s’il le faut, y mourir ; pourvu qu’en quelque lieu que je vive, à quelque époque que je meure, je sois à vous. Pour le lieu, il ne m’importe guère, quand même ce serait !… » Elle frémit involontairement.

« Quand même ce serait…  ? » demanda Melmoth qui éprouvait à la fois un triomphe sauvage à la vue du dévouement de cette infortunée, et un sentiment d’horreur à la destinée qu’elle allait, par ses imprécations, attirer sur elle-même.