Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien qu’il me faille briser la glace du pôle, ou bien enfin que je sillonne les flots de cet Océan qu’un jour, jour affreux, qui n’aura ni soleil ni lune, ni commencement ni fin, il me faudra sillonner à jamais pour ne recueillir que le désespoir ! »

— « Paix ! paix ! ne prononcez pas des mots aussi horribles ! Est-ce vous en effet que j’ai vu dans l’île ? Est-ce vous qui depuis ce moment avez fait partie de mes prières, de mes espérances, de mon cœur ? Êtes-vous cet être sur qui je fondais encore mon espoir quand la vie était sur le point de me manquer ? Dans ma traversée pour me rendre à cette terre chrétienne, j’ai beaucoup souffert. J’étais si malade que