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que je parle ? Expliquez-vous ; car il me paraît non moins étrange de vous voir en Espagne que d’être dans mon île. Hélas ! dans la vie que je mène à présent, mes songes sont devenus des réalités et les réalités semblent n’être que des songes. Si vous êtes réellement ici, comment se fait-il que vous y soyez ? Comment avez-vous fait pour venir me voir de si loin ? Combien vous avez dû traverser d’océans, combien vous avez dû voir d’îles sans qu’il y en eût aucune de semblable à celle où je vous vis pour la première fois ! Mais est-ce vraiment vous que je vois ? Je croyais vous avoir vu hier au soir ; mais j’aime encore mieux m’en fier à mes songes qu’à mes sens. Je croyais que vous ne visitiez ja-