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que je n’ose vous adresser la parole. Nous traversons les mers dans un instant. Vous tenez toujours le gouvernail, quoique vous ne débarquiez jamais. Aussitôt que mon île se montre à ma vue, vous disparaissez. Quand nous revenons, l’obscurité règne sur l’Océan, et notre course est aussi ténébreuse et aussi prompte que la tempête. Vous me regardez et vous ne parlez jamais. Oh ! oui ! vous êtes avec moi toutes les nuits. »

— « Mais, Immalie, ce ne sont que des songes, de vaines illusions. Qui ? moi ! vous conduire sur les mers d’Espagne jusqu’aux Indes ! Ce ne sont là que des visions de votre imagination ! »

— « Est-ce donc encore un songe qui m’abuse à présent ? N’est-ce pas à vous