Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

térieuse ! ils ne seront plus témoins des émotions de mon cœur brûlant. Il se consumera dans sa propre flamme, avant que leur froide compassion contribue à l’éteindre ! Ô Mère divine ! un cœur brûlant n’est-il pas la plus digne offrande que je puisse vous présenter ? L’amour de la nature ne s’assimile-t-il pas à l’amour de Dieu ? Nous pouvons, à la vérité, aimer sans religion, mais nous ne pouvons avoir de la religion sans aimer. Pourquoi faut-il que je pense, que je sente, puisque la vie n’exige que des devoirs qu’aucun sentiment n’inspire, qu’une apathie qu’aucune réflexion ne trouble ? Oui, oui, aidez-moi à bannir de mon âme toute autre image que la sienne. Que mon