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qu’elle osait parfois se répéter à elle-même et son nom et ces airs pittoresques de son pays qu’il lui avait appris à chanter dans les momens où son humeur prenait une teinte de douceur. Le contraste entre sa vie passée et présente était si grand ; elle se sentait tellement vaincue par la contrainte et la froideur ; on lui avait si souvent répété que tout ce qu’elle faisait, disait ou pensait, était mal, qu’elle commençait à renoncer au témoignage de ses sens, et qu’elle se persuadait que les visites de l’étranger n’avaient été que des visions qui avaient répandu à la fois le trouble et la joie sur une existence tout-à-fait illusoire.

« Je suis surpris, ma sœur, » dit don Fernand qui était de très-mauvaise hu-