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nuit. Ces objets lui rappelaient tous les charmes que la nature avait répandus jadis sur son existence. L’azur foncé du ciel et la lumière brillante de la planète, qui y régnait en souveraine, auraient pu faire lutter la beauté de cette nuit avec l’éclat incomparable de celles des Tropiques. Un songe délicieux la ramenait par momens à l’île enchantée dont elle avait été si long-temps la reine et la divinité. Une seule image y manquait : une image, dont l’absence changeait également en un désert ce paradis insulaire et tous les charmes d’un jardin espagnol éclairé par le plus beau clair de lune. Cette image, elle ne pouvait espérer de la rencontrer que dans son cœur. Ce n’était que dans la solitude la plus profonde