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vit ses traits dont il fut enchanté. Ses vêtemens modestes et l’emplette qu’elle venait de faire lui inspirèrent un espoir qu’il se permit d’exprimer. Julie s’éloigna rapidement avec un mélange d’effroi et d’indignation, pour l’insulte qui venait de lui être faite. Elle ne put s’empêcher cependant de fixer ses yeux, avec une avidité dont elle ne se rendait pas compte, sur l’or qui brillait dans les mains du cavalier. Elle songea à ses parens dans la misère, à la perte de ses propres forces, à ses talens négligés et inutiles. Le souvenir de l’or s’offrit encore à son esprit. Elle ne pouvait se rendre compte de ce qu’elle sentait ; mais, en rentrant à la maison, elle remit promptement, entre les mains de sa mère, la