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d’un entier découragement se manifestèrent. Walberg avait toujours témoigné le plus grand respect pour ses parens, et surtout pour son père, qui était le plus âgé. Ce jour-là, quand il fut question de partager leur repas, il montra une avidité gloutonne, qui fit trembler Inès. Il dit, à l’oreille de sa femme : Voyez comme mon père mange ! comme il se nourrit de bon cœur, quand nous vivons de privations !

« Il vaut mieux que nous nous privions que lui, dit Inès à voix basse ; je n’ai presque rien mangé non plus.

« Mon père ! mon père ! s’écria Walberg dans l’oreille du vieillard, vous mangez tranquillement, pendant qu’Inès et ses filles meurent de faim.