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leur infortune, Inès pressa constamment ses filles de s’appliquer à l’étude de ces arts d’agrément, d’où elle espérait tirer la subsistance de la famille. Quelles que fussent les privations et les désappointemens de la journée, leurs exercices de musique n’étaient jamais négligés. Cette attention aux ornemens de la vie quand on manque des premières nécessités, les sons de la musique au sein des chagrins les plus cuisans, offrent peut-être le combat le plus cruel que puissent se livrer notre existence artificielle et celle de la nature. Le jour qui suivit l’enterrement de sa belle-mère, Inès ne put supporter ces sons. Elle entra dans la chambre où se trouvaient ses filles, qui, selon leur cou-