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nous laisser mourir là. Ils nous ont amené ici pour nous railler, je pense. Hier, ajouta-t-elle, sa mémoire confondant les dates, hier, ils m’ont vêtue de soie et m’ont fait boire du vin ; aujourd’hui, ils ne me donnent que cette méchante croûte (et elle jeta le pain qui avait formé sa part du repas). Tout n’est pas bien ici : je veux retourner en Allemagne ; je le veux ! En disant ces mots, elle se leva de son fauteuil au grand étonnement de la famille, qui, frappée d’horreur, n’osait lui adresser la parole. Je veux retourner en Allemagne, répéta-t-elle, et elle fit effectivement deux ou trois pas dans la chambre. On se tenait loin d’elle dans un respectueux silence. Bientôt cependant ses forces physiques