Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Espagne. Son orgueil triste et personnel était blessé quand il se rappelait que sa famille avait dérogé en se livrant au commerce ; et il regardait l’extrême beauté de sa sœur comme le moyen le plus probable de recouvrer son rang par une alliance avec une famille illustre ; il la contemplait avec cette partialité, mêlée d’égoïsme, aussi peu honorable pour celui qui l’éprouve que pour celle qui l’inspire.

C’était au milieu de pareils êtres que la vive et sensible Immalie, la fille de la nature, était condamnée à voir flétrir la fleur d’une existence transplantée dans un climat si étranger pour elle. Sa singulière destinée semblait ne l’avoir éloignée d’un désert physique que pour