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dans les climats septentrionaux ; de beaux cheveux blonds, de grands yeux bleus, une peau d’albâtre, des bras ronds et potelés, des joues fraîches et colorées ; en un mot, on eût dit, à les voir servir leurs parens, que c’étaient deux jeunes Hébés versant une liqueur que leur seul attouchement convertissait en nectar.

« La gaîté de ces enfans avait été, de bonne heure, amortie par les embarras de fortune auxquels leurs parens avaient été en butte. Dès leur enfance, ils avaient pris l’habitude de marcher d’un pas timide, de parler à voix basse, de jeter des regards inquiets ; en un mot, ils avaient toutes les manières que le sentiment de la détresse enseigne péni-