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autrefois une sœur, beaucoup plus jeune que lui, qui, dans un âge fort tendre, avait épousé un musicien allemand, de la religion protestante, et qui, bientôt après son mariage, avait quitté l’Espagne avec son époux. On se rappela, ou du moins l’on prétendit qu’elle avait fait beaucoup d’efforts pour toucher le cœur et désarmer la main de son frère, afin qu’il pardonnât leur union et la mît en état de retourner dans sa patrie avec sa famille. Guzman fut inflexible. Riche et fier de ses richesses, il aurait pu néanmoins la voir sans regret mariée à un homme pauvre, qu’il aurait eu la gloire d’avoir enrichi ; mais l’idée qu’elle s’était unie à un protestant lui était insupportable.