Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/184

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’arrosa d’eau froide et la tourna du côté d’où venait le vent. Isidora ne tarda pas à revenir à elle ; et son évanouissement avait été plutôt causé par la fatigue que par la frayeur. La tendresse momentanée de son amant se dissipa avec son rétablissement. Dès qu’elle fut en état de parler, il la pressa de poursuivre sa route, et comme elle s’efforçait faiblement d’obéir, il l’assura que ses forces étaient tout-à-fait revenues, et qu’ils n’avaient plus d’ailleurs que quelques pas à faire. Isidora se traîna comme elle put. Le chemin s’élevait le long d’une montagne escarpée. Ils avaient laissé derrière eux le bruit du torrent et le gémissement du vent dans les arbres. Le vent, du reste, était baissé ; mais la nuit