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vage, aux yeux d’Isidora, que les sentiers fleuris de cette île inhabitée, où, du moins, elle n’avait pas d’ennemis. Maintenant, dans chaque zéphir, il lui semblait entendre des voix menaçantes ; le retentissement de ses propres pas lui offrait en imagination le bruit de gens qui les poursuivaient.

La nuit était très-obscure ; bien différente de ce qu’elles sont d’ordinaire au cœur de l’été dans ce délicieux climat. Un vent tantôt froid, tantôt étouffant, indiquait qu’il se passait quelque chose d’extraordinaire dans l’atmosphère. Cette sensation d’hiver, dans une nuit d’été, est effrayante. Elle marque une espèce d’analogie avec la vie humaine dont le printemps orageux accorde peu