Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’expression d’une pensée. Elle s’en apercevait soudain, et les efforts qu’elle faisait pour cacher ce qu’elle avait annoncé malgré elle, découvraient un nouveau charme à des sensations ainsi dévoilées. Autour d’elle régnait cet éclat d’innocence, de majesté, qui ne se trouve jamais uni que dans son sexe. Les hommes peuvent conserver long-temps sur leurs traits l’expression de la puissance que la nature leur a départie ; mais celle de l’innocence tarde peu à s’oblitérer.

Au milieu de toutes les grâces vives et un peu extraordinaires d’une figure qui semblait ne connaître d’autres lois que celles qu’elle s’était imposées à elle-même, régnait une teinte de mélancolie qui,