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prononça, en sortant de la chambre, à peu près les mots suivans : « Sauvez-moi ! sauvez-moi ! Ne perdez pas un moment, ou je suis perdue ! » Tant que cette figure avait été dans l’appartement, je n’avais entendu ni le frôlement de sa robe, ni le bruit de ses pas ; seulement quand elle sortit, je distinguai comme un souffle de vent qui traversait la chambre. Une espèce de brouillard obscurcissait tous les objets ; il se dissipa peu à peu, et je poussai un profond soupir, comme si un poids énorme fût ôté de dessus mon sein. Je restai pendant plus d’une heure réfléchissant à ce que je venais de voir, et ne sachant si c’était une réalité ou une illusion. Je suis un homme mortel, et par conséquent