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c’est que la mort ; je connais peu la vie ; mais je périrai plutôt que de commettre un parjure en devenant l’épouse d’un homme que je ne puis aimer. »

« Et pourquoi ne pouvez-vous pas l’aimer ? » dit Melmoth en jouant avec le cœur de son amante, comme un enfant joue avec un oiseau qu’il tient attaché par un fil.

— « Parce que je n’en puis aimer qu’un seul. Vous fûtes le premier être humain qui m’apprîtes à sentir ; votre image est toujours devant mes yeux, présent ou absent, dans le sommeil comme dans la veille. J’ai vu des formes plus séduisantes, j’ai entendu des voix plus mélodieuses, j’aurais pu trouver peut-être des cœurs plus doux ; mais la