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lecteurs, ni les écrivains ne paraissent avoir songé à cette foule de petites causes extérieures qui agissent sur la volonté humaine avec une force bien plus puissante que ce mobile intérieur qui joue un si grand rôle dans les romans et un rôle si rare et si frivole dans la vie ordinaire.

Isidora serait morte pour l’homme qu’elle aimait. Sur l’échafaud ou sur le bûcher, elle aurait hautement avoué sa passion et se serait glorifiée de périr sa victime. L’esprit prend facilement le courage qu’il faut pour un grand effort ; il s’épuise par la nécessité toujours renaissante des conflits domestiques. La demeure d’Isidora était pour elle une prison ; elle ne pouvait sortir librement