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dans cette terrible circonstance, demander des conseils à celui dont l’image était toujours présente à son cœur, et dont elle entendait sans cesse la voix, même quand il n’était pas avec elle.

La crise où elle se trouvait était vraiment faite pour mettre à l’épreuve le cœur d’une femme, et celui de dona Isidora, plein de sensibilité, mais privé de jugement et d’expérience, accoutumé, d’une part, à une liberté parfaite, et, de l’autre, à une timidité et à une confiance qui devenait presque du désespoir, la rendit victime d’émotions diverses qui parurent même un moment menacer sa raison.

Sa première existence, si indépendante et toute d’instinct, se ranimait