Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sion qui semblait l’identifier avec ce qu’elle faisait ; tout cela lui donnait l’air, non d’une mortelle suppliante, mais du génie même de la prière. On ne pouvait s’empêcher de penser que deux lèvres pareilles ne pouvaient converser qu’avec les habitans des cieux. Melmoth, qui éprouvait ce que je viens de décrire, sentait en même temps qu’il lui était à jamais impossible d’y participer ; il détourna la tête, avec une douleur morne et triste, et le rayon de la lune qui vint éclairer son œil brûlant, n’y rencontra point de larme.

S’il avait regardé un instant de plus, il aurait vu sur la figure d’Isidora une expression trop flatteuse, sinon pour son cœur, du moins pour sa vanité ; il