Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 5.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

famille qui ne connaît point l’étranger. Qu’y a-t-il donc entre vous et moi, Isidora ? »

« Je vous ai aimé, » répondit la vierge espagnole, d’une voix aussi pure, aussi ferme et aussi tendre que du temps où elle était la seule divinité de son île enchantée et fleurie. « Je vous ai aimé avant d’être chrétienne ; j’ai changé de croyance, mais mon cœur n’a point changé. Je vous aime encore ; je serai à vous pour toujours. Vous m’insultez en paraissant douter de ce sentiment que vous ne cherchez à analyser que parce que vous ne le sentez pas ou ne pouvez pas le comprendre. Dites-moi ce que c’est qu’aimer. Je vous défie, avec toute votre éloquence et tous vos sophismes, de répondre à cette ques-