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pouvait rendre cet aveu trop tardif, quand à la fin, il s’y déciderait. Elle lui fit part de ses pensées ; mais à toutes ses prières, dont les moins touchantes n’étaient pas celles où elle n’employait que les regards, il ne répondait que par un silence profond et inquiet ou par des discours frivoles, que leurs sauvages et terribles saillies rendaient plus effrayans encore.

Parfois, il paraissait même insulter au cœur dont il avait triomphé, en affectant de douter de sa conquête, de l’air d’un homme qui s’en glorifie et qui raille son captif en lui demandant s’il est réellement enchaîné.

« Vous ne m’aimez pas, » disait-il alors. « Vous ne pouvez pas m’aimer.