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rels du pays ; mais ce qui la rendait autrefois plus formidable encore que tout le reste, c’étaient les horreurs dont la superstition l’avait comme investie. Il existait une tradition, d’après laquelle le premier temple de la déesse Séeva avait été construit dans cette île, où sa hideuse idole, assise sur une natte de vipères entrelacées, portant un collier de crânes humains, et des langues fourchues sortant de ses vingt bouches de serpent, avait reçu de ses adorateurs le premier hommage sanglant ; hommage qui consistait en membres mutilés et en enfans immolés.

Le temple avait été renversé et l’île à moitié dépeuplée par un tremblement de terre qui s’était fait ressentir jusque