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lus qui, privé de paupières, était forcé de soutenir l’éclat du soleil. Pendant quelques instans je m’imaginai moi-même être l’objet de la vengeance de la populace.

Le Juif s’était tenu éloigné pendant le tumulte de la nuit. Quand il revint, il fut frappé d’horreur à la vue de l’état où il me trouva. J’avais le délire, et malgré tout ce qu’il put faire ou dire, rien ne fut capable de me calmer. Mais si mon imagination avait été fortement frappée, la frayeur du Juif ne fut pas moins grande que la mienne, seulement il s’y mêla quelque chose de ridicule. Il oublia tout-à-coup les noms chrétiens dont il avait affublé tout son ménage, du moins depuis qu’il demeu-