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la tête des prêtres tenant la croix élevée. Sur ses traits régnait la pâleur de la mort, mais son œil n’avait rien perdu de sa vivacité, ni sa voix de sa fierté. Ce fut en vain. Le peuple procédait avec calme et même avec respect, quand on ne lui résistait pas, et s’efforçait d’écarter tout ce qui s’opposait à sa marche. Il prenait surtout soin de ne pas faire de mal aux prêtres qu’il était obligé de repousser, et ne cessait de leur demander pardon de la violence dont il se rendait coupable. Cette tranquillité rendait la vengeance d’autant plus terrible qu’elle était la preuve que rien ne la satisferait jusqu’à ce qu’elle fût parvenue à son but. La dernière barrière fut enfin rompue ; personne ne s’y opposait plus.