Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 4.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retournez pas dans ce monde de maux et de chagrins. Ici les fleurs seront toujours fraîches, et le soleil aura toujours le même éclat que le jour où je vous vis pour la première fois. Pourquoi voulez-vous retourner dans le monde pour penser et être malheureux ? »

Le rire sauvage et discordant que son interlocuteur lâcha à ces paroles, la fit frémir et la rendit muette.

« Pauvre enfant ! » s’écria-t-il avec ce mélange d’amertume et de compassion qui effraye et qui humilie à la fois : « Est-ce là la destinée que je dois accomplir ? Est-ce à moi à prêter l’oreille au gazouillement des oiseaux, à guetter le bouton qui s’épanouit ? Est-ce là mon sort ? » Il poussa encore un éclat de rire