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fruits qui n’avaient plus de fraîcheur ; puis elle s’empressait d’essuyer ses yeux et d’en arranger un nouveau.

Telle était son occupation durant la huitième matinée, quand elle vit tout-à-coup l’étranger devant elle. La joie naïve et innocente avec laquelle elle courut à sa rencontre, excita pour un moment dans son cœur un sentiment de remords dont Immalie s’aperçut au ralentissement de ses pas et à ses yeux détournés. Elle s’arrêta, pleine d’une aimable timidité, comme paraissant lui demander pardon d’une offense involontaire, et sollicitant la permission d’approcher, par l’attitude même qu’elle avait prise pour s’en abstenir. Dans ses yeux brillaient des larmes prêtes à