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éprouvait pas elle-même : car cette communication est dans la plupart des esprits la première cause de l’effroi. Elle n’avait jamais senti que des douleurs si légères, qu’elles n’en méritaient pas le nom ; elle n’avait aucune idée de la mort. Comment, d’après tout cela, aurait-elle connu la crainte ?

Quand par hasard l’île était visitée par un ouragan, accompagné du spectacle horrible d’une profonde obscurité au milieu du jour, de nuages noirs et suffocans, du roulement d’un tonnerre épouvantable, elle restait tranquille sous le large feuillage du bananier, ignorant son danger, et examinant avec une curiosité inexplicable, les oiseaux qui penchaient la tête et les ailes,