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donné la vie ; il dépend de toi de me payer de ce bienfait ; la mienne est en ton pouvoir. Tu me crois catholique. Je t’ai élevé dans cette religion, parce que ta vie et la mienne en dépendaient, dans un pays où en professant la vraie croyance nous périssions tous deux. Je suis de cette race infortunée, partout honnie et décriée, quoique le pays ingrat qui prononce anathême sur nous, doive à notre industrie et à nos talens plus de la moitié des sources de sa prospérité nationale. Je suis un Juif, un Israélite, un de ceux de qui l’apôtre chrétien lui-même a dit : … il suffit… Le Messie viendra souffrant ou triomphant. Je suis Juif. Le jour de ta naissance, je t’ai appelé du nom de Manassé-ben-Sa-