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ombrageaient de toutes parts les rochers de la côte. Ils ne manquèrent pas de supposer que cette femme était une incarnation de Vishnou, sous une forme plus aimable qu’aucune de celles qu’il eût jamais prises.

Les habitans des îles voisines, non moins superstitieux que pleins d’imagination, déifièrent cette vision, chacun à sa manière. Les vieux dévots, en l’invoquant, n’abandonnaient aucune des pratiques sanglantes du culte de Séeva et de Harée ; les jeunes femmes s’approchaient, avec leurs légers canots, le plus près possible, de l’île enchantée, offrant des vœux à Camdeo (le dieu de l’amour chez les Indiens), à qui elles envoyaient de petites nacelles