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Quand il m’adressa la parole, je m’éloignai involontairement : je sentais que le but de nos prières était différent, et je n’osais scruter mon cœur pour en découvrir le motif. Je ne pouvais, dans le moment, décider qui de nous deux avait raison, de lui dont la demande ne déshonorait point le lieu où elle se faisait, ou de moi qui, forcé de lutter contre une existence désorganisée et contraire à la nature, étais sur le point d’en violer les vœux. Je me mis néanmoins à genoux, et je priai pour son rétablissement avec d’autant plus de sincérité, que le succès de ma demande assurait sa retraite. Je tremblai pourtant en songeant à mon hypocrisie. Je profanais l’autel de Dieu. Je me riais