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le sceau à notre malheur mutuel et irréparable.

Livré à ces réflexions et souffrant des doutes les plus horribles, je délibérais, je priais, je versais d’abondantes larmes. J’écrivis enfin quelques mots à Juan pour lui faire connaître avec franchise mes doutes et mes craintes. J’exprimais d’abord les difficultés qui me paraissaient devoir s’opposer à ma fuite. Je disais : « Peut-on croire qu’un homme que tout Madrid, que toute l’Espagne poursuivra, pourra réellement parvenir à s’échapper ? La fuite d’un religieux est une chose par elle-même déjà presque impossible. Et comment pourrait-il ensuite rester caché ? Les cloches de tous les couvens de l’Espagne