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pouvaient se déguiser mutuellement les détails révoltans de ce qu’ils souffraient. Quelle différence pour deux amans de se placer devant une table abondamment servie ou de se coucher dans le sein de l’obscurité et de la famine ! D’échanger cet appétit qui a besoin des mets les plus délicats pour se réveiller, contre celui qui donnerait tous les trésors de l’amour pour un morceau de pain !

« La seconde nuit se passa alternativement en gémissemens et en malédictions ; et dans leurs douleurs, je dois rendre justice aux femmes, quoique je les haïsse autant que les hommes, l’amant accusa son amante d’être la cause de toutes ses souffrances, tandis que jamais, jamais