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autre avec ma fuite, et c’est pour cela que je me fie à vous ; d’ailleurs j’y suis forcé. Quoique mon sang déjà refroidi par la faim et la fatigue, se glace en vous écoutant, je dois pourtant vous écouter et vous confier ma vie et ma délivrance. Je vous parle avec cette humble sincérité que notre position m’a enseignée. Je vous hais, je vous crains, si je vous avais rencontré dans le monde, je vous aurais fui avec un dégoût inexprimable ; mais ici le malheur commun a réuni les substances les plus opposées en une alliance contre nature. Cette force cessera d’agir du moment où je serai délivré du couvent et de vous. Mais pendant quelques heures encore je sais que ma vie dépend de