Page:Maturin - Melmoth, Hubert, 1821, tome 3.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des hommes pour ne pas savoir que le crime et l’insensibilité se réunissent souvent dans le même cœur, et qu’il n’y a pas sur la terre d’alliance plus indissoluble que celle qui existe entre la main qui ose tout et le cœur qui ne sent rien.

Ce fut au milieu d’une de ses chansons les plus licencieuses que mon compagnon s’arrêta tout-à-coup. Il regarda pendant quelques instans autour de lui et à la lueur faible et triste qui nous éclairait, je crus remarquer qu’une expression extraordinaire obscurcissait sa physionomie. Je n’osais y faire attention.

« Savez-vous où nous sommes ? » me dit-il tout bas.