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pour un moment. Nous sommes, hélas ! unis, mais pour mon malheur. Il faut que je supporte cette affreuse alliance tant qu’elle durera ; mais n’en rendez pas les momens trop horribles. Ma vie et ma liberté sont dans vos mains ; et, dans la position où nous nous trouvons, je pourrais dire encore ma raison. Je ne puis souffrir l’effrayante éloquence de votre sommeil. Si je suis forcé d’y prêter plus long-temps l’oreille, vous m’emmènerez de ces lieux vivant, mais privé de raison : car ma tête n’est plus assez forte pour supporter des tourmens semblables. Ne dormez pas, je vous en conjure ; souffrez que je veille à côté de vous pendant cette horrible journée ; cette journée qui s’écoulera dans les