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émotion à laquelle j’étais en proie. Je ne puis comparer cette sensation qu’à celle qu’occasionerait un charbon ardent qui brûlerait dans le gosier. Vainement je cherchais quelques gouttes de salive pour humecter ma bouche, je ne trouvais que du feu.

Tel était mon état quand je criai à mon compagnon qu’il m’était impossible d’aller plus loin. « Restez donc, et pourrissez où vous êtes, » me répondit-il. Le discours le plus consolant n’eût peut-être pas fait sur moi autant d’effet que ces paroles. Cette confiance du désespoir, cette témérité qui bravait le danger, m’inspirèrent un courage momentané. Mais que devient le courage au sein des ténèbres et de l’incertitude ?